Quel con !

Une histoire qui m’est arrivée il y a longtemps (plus de 5 ans) mais qu’une récente soirée a fait ressurgir. Je ne résiste pas à l’envie de vous en faire part, (mais c'est bien parce que c'est vous, et que je n’ai aucun amour propre !)
Hors donc, je venais de débarquer sur les pavés parisiens. Après de trépidantes aventures estudiantines à Lille, la vraie vie commençait. A l’époque, point d’appartement. Je vivais donc dans une auberge de jeunesse dans le 5° arrondissement.
Le soir d’un 14 février, il faisait froid, je me faisais chier, et, pire que tout, c’était le jour de la St Valentin. Cette fête est évidemment un véritable supplice pour les célibataires. Celui qui a inventé ça est certainement un peu sado.
(Note pour plus tard : organiser une fête des célibataires, pendant laquelle tous les célibataires pourront sortir, boire, s’éclater, se rencontrer et baiser comme des castors où ils veulent, comme ils veulent, quand ils veulent, pendant que les conventionnels couples auront l’obligation de passer la soirée à glander devant TF1).
Bref, Décidé à faire passer cette déprimante soirée le plus vite possible, je décide d’aller me cherche un sandwich chez le p’ti-grec-du-coin et de retourner dans ma piaule, manger, et dormir.
J’arrive devant le petit resto en question et commande mon sandwich. Arrive alors une ravissante demoiselle, très jolie, des yeux magnifiques, et un charme renversant (boum).
Elle m’adresse un sourire qui me fait immédiatement fondre. Je lance un « bonsoir » peu convaincu et … elle me répond un parfait « Salut … ».
Le serveur nous interrompt alors pour prendre sa commande. Elle demande exactement là même chose que moi. Le même sandwich, les mêmes sauces, pas d’oignon, pas trop de salade, les frites à part et la même boisson que moi.
Je ne peux m’empêcher de sourire, le serveur le remarque et nous adresse la phrase qui tue : « Et bien, vous vous entendez vraiment bien les amoureux ! »
Arg ! La jeune femme me regarde, interrogative et intimidante. Je lui explique : « J’ai pris exactement la même chose ! ». Elle me sourit. Je lui souris. Nous ne nous quittons pas des yeux. Je sais qu’elle est seule ce soir et qu’elle a aussi peu envie que moi de passer cette soirée entre 4 murs gris à avaler son sandwich grec en maudissant les amoureux fêtés.
Je la regarde, sous le charme. Elle me regarde. On se sourit.
Le serveur me tend mon sandwich. Je le remercie. Je me tourne vers ma merveilleuse rencontre et, rassemblant tout mon courage, je lui lance un « bonne soirée » des plus pathétiques.
Elle m’adresse en retour ce « bonne soirée » à la con, et je rentre dans ma chambre miteuse.
Je n’ai pas mangé.
Je n’ai pas dormi.
J’ai passé la nuit à ressasser : « Quel con ! Mais quel con ! »

Khazâd est le pire looser qui soit !