Petiote anecdote vieillotte
L’historiette que je m’apprête à vous narrer m’est arrivé il y a quelques temps. Je fais l’impasse sur l’aspect « récit au jour le jour » que tout blog se devrait de respecter, mais c’est comme ça, je fais ce que je veux avec mes cheveux…
Hors donc, il y a quelques mois, j’étais à la recherche d’un appartement parisien. Etant un garçon très conventionnel au demeurant, je débutais ma campagne par les traditionnelles petites annonces.
Je m’étais organisé 3 rendez-vous sur une journée : matin avant le boulot, midi à la pause et soir après le travail.
Le truc sympathique (priez pour nous), c’est que j’ai revu la même personne aux 3 rendez-vous.
Nous avons donc fait connaissance et visité le dernier appartement ensemble. C’tait cool.
La première chose qui m’a marqué ce jour là, c’était le regard des autres chercheurs de trésor immobilier.
En effet, j’étai en tenu de travail, c’est à dire costard gris souris, chemise classique, cravate sobre et chaussures noires.
Mon compagnon de visite, lui, était un peu plus jeune que moi et un peu plus grand. Il était habillé très… gothique. Grand manteau noir flottant, grosses pompes noires, jeans noirs avec ceinture de cuir noir, tee-shirt noir orné d’un flocage inquiétant. Bref, tout en noir. Comme ses cheveux qui lui tombaient sur les épaules. Seul ressortait la teinte plus argentée de ses percings et boucles d’oreilles.
Les regards portés sur nous pendant que nous faisions connaissance étaient réellement interrogateurs … (et c’est pas de la parano).
Lui et moi, nous semblions nous entendre plutôt bien et ça dérangeait clairement. (fuck, nous aurions du échanger nos mails...)
La seconde chose qui m’a marqué, c’est la fin de notre visite. Je parcourais l’appartement moche pour lequel je poireautais depuis 30 minutes, et j’explorais les recoins, cherchant les prises de courant, de téléphone, d’antenne ou de câble (et oui, ce sont des choses à noter lors de visites d’appartement). Comme ce studio trop cher était vraiment pourri, je regagnais rapidement le trottoir parisien. Là, je retrouvais mon gothic-pote-d’un-jour qui m’offrit une cigarette.
Nous étions là, tous les deux, nos dossiers de candidature sous le bras, la clope au bec, moi déguisé en « Clark Kent », lui en « The Crow ».
Il me dévisage et me dit : « tu regardais si il y avait le câble tout à l’heure non ? »
« Oui, pour internet » lui répondis-je.
Il m’assène alors le coup de grâce : « ouai, moi aussi je passe mes nuits sur le web. De toutes façons, quand je t’ai croisé ce matin, j’ai tout de suite capté que t’étais exactement pareil que moi ».
Et voilà, tout était dit !
C’est comment l’expression déjà ?… Ah oui : l’habit ne fait pas le moine.
Tout de même, je ne comprends pas que ceux qui prêtent le plus d’attentions aux apparences soient aussi les plus conformistes…