Bon, je vous raconte…
Ce post risque fort d’être consistant (pour vous, chers lecteurs, ça veut dire "long").
En effet, si le blogage (?) m’est devenu un exutoire de plus en plus incontournable, il s’avère qu’aujourd’hui, ça m’est physiquement nécessaire !
Ca tombe plutôt bien pour tout le monde puisque la blogosphère est décidément morte en fin de semaine (Même Atmoz s’est enfin décidé à ne pas bloguer le dimanche, c’est pour dire !) et que je vais pouvoir magnifier aujourd’hui la tradition des "dimanches à la con".
Hors donc, dimanche à la con !
Pour vous dépeindre le pathétique tableau, je vous propose de m’imaginer, réveillé à 9h00 alors que je me suis couché vers 5h00 pour m’endormir vers… euh… en fait, je ne saurais pas vraiment vous dire si j’ai dormi…
Le Khazâd émerge donc ce matin, déambule sans but dans un appartement jonché de cotillons et de confettis multicolores. Les restes de la soirée d’anniversaire surprise pour Vince.
Dans l’absolu, une très bonne soirée ! Vince était effectivement surpris (on s’est donné du mal ! pfff !) et content de sa soirée. Notre joyeuse petite bande a rivalisé avec une troupe de fêtards d’un appartement de l’immeuble d’en face, a beugler des chansons débiles à en réveiller tout le quartier. Quand tout cela fut un peu calmé, l’ambiance est passée aux discussions sympathiques, aux rires, aux complicités, et à tous les petits bonheurs qui vont avec tout ça.
Une très bonne soirée, donc, mais, en ce qui me concerne, dans l’absolu seulement …
J’étais bien là, chez moi, avec tout ce petit monde que j’aime beaucoup, mais mes pensées étaient décidément ailleurs. Impossible de me contrôler. Je n’avais pas envie de ne pas être à cette soirée, j’avais besoin d’être ailleurs. J’avais besoin d’être avec A. Je ne pense qu’à elle depuis vendredi soir.
Vraiment qu’à elle. A rien d’autre.
C’est infernal.
J’en suis là.
Pas douché, pas habillé, le ventre vide, dans un appart empli des restes morts de la fête d’hier soir, à scotcher sur un jeu-vidéo depuis ce matin dans l’espoir d’arriver à ne penser à rien… Sans succès.
Je viens de me décider à rallumer mon portable, craignant un message de ma mère. C’est pire, c’est N. (mon ex) qui l’a laissé un message : invitation à un dîner chez elle demain. Je ne la supporte plus. Comment en suis-je arrivé là ? Après tant d’années passées ensemble, après tant d’efforts pour elle, après tout ça, j’en viens à la détester, à la haïr pour un message de 20 secondes…
J’en aurais volontiers explosé le portable sur le parquet… j’avais un second message. Aurélie. Qui me remercie pour mon hospitalité d’hier et qui veut savoir comment je vais…
Vraiment de rien Aurélie, heureusement qu’elle était là cette soirée… Et si tu veux savoir comment je vais, la réponse est que je ne te rappellerai pas. Pas ce soir. Je sais que tu déteste ça. Mais, crois-moi, ça ne servirai à rien que je t’appèle… tu n’as aucune chance de me remonter le moral ce soir.
Bon, trêve d’idées noires, il faut que je pense à mes petits lecteurs (le "petit" est une marque d’affection, n’y voyez rien d’autres !).
Mes petits lecteurs, donc, qui veulent savoir comment s’est passé ma soirée avec A. vendredi.
Vais-je vous surprendre ?
C’était une soirée magnifique. Un rêve.
Je suis allé retrouver A. chez elle. Elle était ravissante, bien sur, mais ce qui m’a laissé pantois dès les premiers instants, c’était de sentir cette chimie entre nous, ce truc indéfinissable qui nous liait encore plus fort que lors des rencontres précédentes.
Nous sommes allé au resto et y avons beaucoup parlé, comme toujours. Pour une fois, nous n’avons pas parlé de son ex-mari, de son mec (l’est-il encore ?) ou de ses enfants. Nous avons parlé d’elle, de moi, puis de nous… De cette amitié entre nous qu’elle ne veut pas perdre. De cette chimie entre nous sur laquelle je ne veux pas faire l’impasse. Nous nous sommes découverts encore un peu plus… Puis, vers une heure du matin, je l’ai ramené en voiture devant chez elle.
Là, je lui ai dit qu’elle devait me rappeler parce que moi, je ne le ferai pas. Ca l’a secoué.
Nous avons parlé encore. De ces sentiments qui sont réciproques quoi que nous en disions. Nous avons compris ça. Que nous éprouvions la même chose. Le fossé se creusant uniquement parce qu’elle pense qu’elle à tout à perdre dans l’évolution de notre relation, alors que moi, je pense que nous avons tout à gagner.
Ensuite, je lui ai dit qu’éluder une part de nos sentiments rendait l’autre part complètement bancale.
Puis, j’ai décidé, pour moi, qu’il était hors de question que je fasse l’impasse sur ce que je ressens pour elle dans le but de préserver une amitié trop hypothétique.
Je crois que ça l’a touché.
Elle a mis la main sur la poignée de la portière. Elle m’a dit : je n’ai pas envie de descendre. Je lui ai répondu : je n’ai pas envie que tu descendes. Nous nous sommes regardé, de ses regards qui rendent les sentiments concrets.
Elle a dit : soyons sages. J’ai souri…
Elle ne voulait pas rester devant chez elle, nous avons redémarré, roulé un peu, sans un mot. Puis nous nous sommes arrêtés sur les quais de Seine. Et on a parlé encore. Sans rien cacher cette fois. Son « soyons sage » et ce que nous avions ressenti à ce moment là étaient sans équivoque…
Nous nous sommes regardé, encore. J’ai passé ma main dans ses cheveux …
Ne m’en veuillez pas, mais je garde la suite pour moi. C’est un moment qui n’appartient qu’à moi.
Allez, épargnez-moi vos "pffff ! ", je suis sur que vous me comprenez.
Je dois quand même vous faire part d’une chose, car c’est en grande partie ça qui me hante aujourd’hui.
En revenant chez elle, elle a posé sa main sur la mienne. Je me suis rendu compte à ce moment là que c’était son premier geste vers moi. Je veux dire, le premier geste qu’elle ne faisait pas en réponse aux miens…
Je l’ai déposé chez elle. Elle m’a dit qu’elle avait passé une soirée magnifique.
Puis je suis rentré chez moi.
Maintenant, vous comprenez certainement pourquoi je ne vais pas très bien aujourd’hui. Ma soirée avec A. était magique. Mais je suis déchiré parce que je sais déjà ce qu’elle va me dire lors de notre prochaine discussion… J'en suis certain.
Elle va me dire qu’elle pense que nous avons fait une erreur.
Et pour la première fois, on ne sera pas d’accord.
Pas du tout.