Je passe...

Il y a quelques jours, nous faisions, vous et moi, couler beaucoup d'encre (de pixels ?) au sujet de l'administration française...
Finalement, cette administration, je l'ai testée pour vous !
Cette semaine, il me fallait justement renouveler ma carte d'identité et changer mon immatriculation de voiture (donc changer de carte grise). De plus, cerise sur le gâteau, je recevais le troisième courrier identique du Trésor Public (alors que j'avais répondu au premier dans les temps) et je me devais de m'assurer du suivi de tout ça par un petit coup de fil à l'intéressé : Trésor (ouaip, on est intime Trésor et moi !).
Je décidais donc (même pas peur) de régler tout ça dans la matinée (ouaip, j'ai toujours été un garçon ambitieux !).

Je vous épargne les détails de mon aventure, je vais tenter de faire court...
J'ai passé 2 heures et 14 minutes à faire la queue pour déposer mon dossier de renouvellement de carte d'identité (que je dois attendre 15 jours).
Il y avait 3 personnes devant moi et le dépôt du dossier à la mal-aimable (extrêmement !) du guichet m'a pris... 5 minutes.
La dame en question, pendant mon attente, a pris 5 pauses, dont 2 pour le café (les 3 autres, j'en sais rien !).
Nous étions surveillés par un cerbère qui faisait des rondes dans la salle (pour nous surveiller en cas de manif impromptue ?). Ce gars, croyez-moi, était d'une agressivité sans borne, bien plus dérangeante que sa stupidité, plutôt rigolote...
Dans la même salle, un autre guichet était ouvert, avec une autre réceptionniste qui, en 2 heures et demi, a reçu... bah... absolument personne ! Elle est pourtant restée à son poste, elle, à visiblement se faire chier mais à distribuer des petits sourires encourageants à tout le monde.

Bref, la matinée était bien entamée mais je décidais de tenter quand même la carte grise.
Autre guichet. Un petit bonhomme sympa. J'ai fait la queue 10 minutes (3 personnes devant moi), je suis passé au guichet 3 minutes et suis reparti avec ma carte grise (et un aimable "au revoir").
Impeccable.

Plutôt déstabilisé, je décidais de m'attabler à une terrasse et d'y commander un petit café pour affronter le coup de fil à Trésor (oui, Public ! Peux pas m'en empêcher, j'adore les jeux de mots débiles, et puis, le comique de répétition c'est drôle, et puis, le comique de répétition c'est drôle!) .
Bref, je compose le numéro. 46 sonneries (oui, j'ai compté !). Et, à ma grande surprise, on décroche.
J'explique. On me répond "Ne quittez pas".
17 sonneries. Retour au standard. Re-"Ne quittez pas".
13 sonneries. Et on me raccroche au nez.

Classique, me direz-vous... Groumpf, je rappèle.
16 sonneries. Un autre standardiste me répond. J'explique. La personne qu'il me faut joindre est déjà en ligne. OK, pas de problème, je demande quand je peux rappeler. Le jeune homme me répond que je peux rappeler quand je veux, qu'ils ne sont pas en grèves aujourd'hui !
...
J'en rigole... mon interlocuteur aussi...
Il m'explique... moi aussi...
Nous discutons, il me raconte sa situation, il est bénévole, il s'occupe habituellement de personnes handicapées. Il me parle des grèves, de ce qu'ils réclament, de la non-écoute de la hiérarchie, de la mésinformation des journalistes... etc...
Finalement, je lui ai laissé mon numéro de portable en lui proposant de lui monter une tribune "web"...
...

Alors l'administration... bah... ok, il y a du très chiant... mais il y a aussi des gens vraiment biens...
Alors donner un avis tranché sur la question...
Bah...
... je passe !