Mondes parallèles...
A 8h30, en semaine, à l'heure à laquelle je devrais être sur le chemin du bureau, je croise une poignée de bigotes quinquagénaires...
Engoncée dans quelque tailleur sombre et démodé, le collier de fausses perles n'arrivant pas à cacher un petit cou déjà fripé d'avoir, toute une vie, tendu fièrement un visage émacié, la bigote de l'église Saint-Lambert me récuse.
Elle me croise, me toise... Dans ses yeux noirs sévèrement rivés aux miens, on peut lire tout le mépris que la vieille demoiselle me porte...
...à moi qui suis accoutré d'un de ces jeans délavés et affublé d'un horrible tee-shirt gris... même pas repassé...
A moi, qui... qui n'étais pas à l'office du matin !
J'ai bien senti, au premier coup d'oeil, qu'elle ne m'appréciait pas...
Elle est passé, et je sentais encore cette antipathie coincée entre mes omoplates...
Elle ne m'aimait vraiment pas...
Et j'en étais pourtant tristement attendri...