Se mouvoir, ça à l'air facile comme ça.
Mais aujourd'hui, non.
Après un trajet en métro, juste le temps de me faire emmerder par un troupeau de nana qui enterrait la vie de jeune fille de la plus stupide d'entre elles et de supporter un massacre de "Ne me quitte pas" à l'accordéon mort, je me suis assis sur le banc d'un arrêt d'autobus.
Une heure après, j'étais toujours au même endroit, sans avoir pu bouger la moindre phalange.
C'est une vieille dame qui m'a fait sortir de ma léthargie. Je sais que c'est nul, mais je l'ai insulté... je ne sais plus trop bien pourquoi, mais je suis sur que c'est elle qui avait commencé.
Dans la rame de métro, j'ai vu par la fenêtre une pub pour une quelconque agence de voyage proposant de partir au Maroc.
Je n'ai senti la première larme que lorsqu'elle s'est décroché de ma joue.
Et ensuite, impossible de me contrôler, rien à faire, j'ai pleuré comme une merde sur mon siège de métro.
La jeune fille qui me faisait face avait sur moi un regard bizarre... j'y ai vu du mépris. Je pense que je lui aurais collé une gifle si elle n'était pas descendue avant moi.
Il ne fait pas bon être faible parmi tous ces charognards qui ont visiblement oublié que c'est toujours l'animal blessé qui est le plus dangereux.
Enfin bref, cette idée de sortir pour tenter de penser à autre chose était stupide.
Je suis allé au vidéo club. J'ai tendu l'étiquette de mon DVD à la caissière. Elle m'a regardé, tout sourire :
- Tiens, bonjour, comment allez-v...
Je venais d'enlever mes lunettes de soleil.
J'ai senti une crispation nerveuse faire trembler mes lèvres... j'ai pris mon DVD et je suis parti...
Je n'ai dormi que 2 heures, j'ai faim, j'ai sommeil...
et j'ai mal...
Putain de merde, j'ai mal...
Si vous y pensiez, gardez pour vous vos morales à la con : je sais que ça va passer... c'est juste que là, maintenant, j'ai l'impression que non, ça ne passera jamais.