Douloureuse discussion...
Nécessaire...
Fallait bien s'y coller à un moment ou à un autre... (Et Pauvre de moi, j'ai des amis... euh... dévoués, qui font montre de l'abnégation necessaire pour se taper mes aigreurs plutôt que Kill Bill 2...)

Je me sens... fracturé...
Fêlé, fissuré, ébréché, abîmé, craquelé, lézardé...
Usé...
Brisé, cassé...
Je me sens mal, je m'en veux, je lui en veux, j'en veux à la vie...
Je ne vois presque plus que ce qu'il en était de mauvais, de restes déchirés, de lambeaux épars...
J'imagine le plus douloureux, le plus ignoble, le plus abject....
Je reste prisonnier, dans l'attente... de rien finalement... mais dans l'attente quand même...
Comme cet autre, avant moi, libéré bien trop tard, je le savais...
Je suis malheureux, frustré, de moi, des autres, d'amour, de tendresse, de vie...
Je me sens si mal, si vil, si méprisable et honteux de tout ce que je n'étais pas, de tout ce que je ne suis pas, de tout ce que je ne serai jamais, et qu'on me demande encore...

Tout cela est certainement pour vous un incompréhensible ramassis de mots dénués de sens rationnel, et déformés par un prisme un peu trop violent... Mais cela résonne si fort pour moi ce soir que je n'en peux pas plus...

Je me sens si fragile de ce besoin de bras autour de mes sanglots, de peau contre mes paupières clauses. Un ami sur qui pleurer. J'ai pleuré trop seul jusqu'alors, j'ai besoin d'une épaule.
Et j'ai trop peu d'amis, et même si c'est stupide, je tiens bien trop à eux pour leur tremper la chemise.

Plus que des larmes, j'ai trop de fiel en moi. Trop de bile, de colère... d'amertume ! Que je n'ai pas le courage de faire sortir, mais que je ne veux pas oublier et avec laquelle je ne veux pas vivre...
De l'amertume... c'est de cela qu'il s'agit vraiment.
Je veux juste qu'elle ne soit pas !... Mais elle est, bel et bien... Alors je tourne en rond. Emprisonné dans une cage de miroirs déformants qui me jettent à la gueule les reflets de mes pires fantômes désormais triomphants.
J'ai été blessé, j'en ai des cicatrices. Je ne les veux pas et elles sont là tout de même.
Et ce temps qui n'efface que si peu de choses et que je maudis !

Je veux qu'on me dise que tout ça, cette amertume, cette douleur, cette souffrance, c'est fini.
Je veux qu'on me dise que ces guerres là sont terminées, qu'il n'y aura plus de batailles, plus de sang versé pour rien.
Même si ce n'est pas vrai, bien sur...
JE VEUX QU'ON ME LE MENTE !!!
Qu'on me le mente sur l'honneur, sur les hommes et pourquoi pas sur Dieu, qu'il serve au moins à ça.

Je veux être en paix... Enfin.
Je veux y croire pour le moins, car croire en la quiétude, c'est déjà la vivre.

Et je sais bien qu'il y a encore d'autres guerres...
Mais pour l'instant, je suis infiniement las...
Je veux, juste un instant, m'asseoir, hagard... baisser la tête, fermer les yeux, les bras ballants.
Et qu'on vienne doucement, lentement, défaire l'armure cabossée qui ne me protège plus de rien.
Et qu'avec patience et douceur, on lave les plaies à l'eau claire...
Qu'on panse enfin les blessures...

Puisque c'est là ma limite. Une fois la bataile livrée, jamais vraiment gagnée, toujours un peu perdue, je ne peux qu'attendre... pour guérir comme pour se battre, il faut être au moins deux.

Attendre... Encore... Abasourdi et hors du temps... et un jour, il le faudra, se laisser soigner, tant que faire se peut...
Alors oui, bien sur, je me relèverai...

Puisque je ne m'en laisse pas le choix...