Je m'apprête à passer ce samedi à Lille.
Je me rendrai à l'hôpital pour y voir ma maman.
Elle sera là à me dire que non, ça n'aurait servi à rien de me dire avant qu'elle avait une chance sur deux de rester paralysée après l'opération.
Elle dira que tout va bien, sur un ton trop convainquant à mon goût, parlera de son amant, sur un ton trop léger à mon goût, et aussi de son dévouement envers mon père, sur un ton trop acerbe à mon goût.
Et puis il y aura mon père. A qui je ne saurai toujours pas quoi dire. Que je ne reconnaîtrai pas parce qu'il aura plaisir à me voir. Que j'aurai envie de prendre dans mes bras sans pouvoir esquisser un geste vers lui.
Il y aura cette tante, si proche de mes parents, l'amie de toujours de ma mère, et que je ne connais que par une vieille photo que j'ai toujours vu en haut de la pile planquée dans le tiroir de l'entrée de leur maison. Que je connais aussi peu que presque toute ma famille, sans avoir jamais su pourquoi.
Et il y aura ma soeur. Qui sera ma petite béquille tout au long de cette journée. Même si elle ne s'en doute pas une seconde. même si elle passera mon temps à se planquer derrière moi et à chercher mon soutient. Comme si elle était vraiment ma "petite" soeur, alors qu'elle est de 5 ans mon aînée.
Je n'irai pas là-bas en voiture.
Je n'emmènerai dans le TGV que ma carte bleu, mon téléphone et mon baladeur.
Pas de sac. Pas de superflu. Rien.
C'est certain, j'aurai besoin de légèreté...
Et de bras pendant le trajet du retour, mais bon, ça, c'est niqué ! Mais ce n'est pas grave, ça me permet au moins de savoir que j'ai encore envie d'avoir quelqu'un dans ma vie. Et ça, c'est génial...
...ou pas !...