Après une fort sympathique discussion avec une jeune femme (qui, je tiens à le préciser, est une fausse méchante, même si elle sort éhontément des paroles de leur contexte, les rendant dangereusement équivoques.) ; suite à cet échange donc, je m'interroge.
Je m'interroge sur cette flopé de trentenaires, tous plus ou moins paumés, qui passent leur temps à accabler les foutus règles de vie du monde moderne et à regretter de n'avoir pas plus de congénères à rencontrer.
Je me permets, je fais partie de la flopé !

Question existentielle profonde : comment fait-on des rencontres enrichissantes ?
Réponse franche et directe : pas facilement.
Filles ou garçons, milieu social identique ou pas, un peu plus jeune ou un peu plus vieux, pour une sortie en boite ou une visite de musée, pour un flirt, une amitié, pour rien...

Alors bien sur il y a le boulot et les gens qu'on y croise. Mais bon, on en fait vite le tour et/ou on en revient vite.

Et il reste quoi : les rares et chers amis de toujours, infoutus de vous présenter une "pièces rapportée" sans que ça tourne immédiatement aux épousailles forcées ou à la rencontre épiée en cinémascope.

Après ça, point de salut pour nous. Métro, boulot, dodo un peu quand même, amis, familles ; et les autres humains en sont réduits à d'impersonnelles silhouettes dont on ignore tout hormis le packaging étudié et profilé pour paraître.

Sauf que nous sommes tous d'accord : le paraître n'a pas vraiment la vie dure. A peine 30 secondes et on s'en contrefout !
Se tordre le cou sur le passage d'un fessier fantasmatique, oui. Aller aligner 3 mots à un regard qui vous transperce, mission impossible.

Alors quoi ? Meetic ? MSN ? Et autres magasins de chaire fraîche ?
Oui, Ok, c'est facile, ça rassure, ça amuse parfois, ça excite 2 minutes et puis on tourne en rond.
Et on se trouve con d'être entré dans ce système star-académiste qui pourrait, comble du comble, vous obliger à regarder en face un humain plus du tout virtuel, et souvent pas du tout aussi intéressant qu'en tchat ou en photo, et à qui vous avez envoyé les même messages "d'abordage" qu'aux 30 autres humains qui ont survécu à votre tri selectif (les plastiques, le verre, les emballages, les ordures ménagère).
Bienvenu sur Mi-trique, indiquez votre profil idéal :
- Age : peu importe.
- Taille : peu importe.
- Poids : j'en prendrai une livre pour goûter.
- Sex : Oui
- Qui recherche : rien j'espère.
- Avec ou sans photo : Sans ! Pétasse !

Et donc... je me vois venir... reste un moyen : le blog.
Et là, soyons sérieux 5 minutes.
Vous, lecteurs, vous avez l'illusion (invérifiable) de me connaître un peu.
Vous me voyez, oui. Mais moi, je ne vous vois pas.
J'évolue et me dénude parfois devant les glaces sans teint du mirodrome et vous, tranquillement assis derrière vos écrans, vous matez... Vilains petits voyeurs que vous êtes...

Mais oui, évidemment, ça me va bien comme ça. Mon blog est toujours là, et il m'apporte toujours, souvent grâce à vous, ce que j'ai pris l'habitude de lui demander.
Mais... si on passait à la vitesse supérieure ?

Qui serait prêt à déborder un peu du virtuel ? A mélanger les genres ?

Imaginez : un soir, un endroit de passage : tous les bloggueurs se réunissent.
Tous, le même soir et sans horaire précis, sur la même pelouse ouverte à tous les vents. Tous sans distinction d'age, de sex, de milieu, d'état d'esprit, ou de quoi que ce soit.

Avec seulement 2 obligations :
1) Ne pas parler des blogs,
2) Venir accompagné d'un non-bloggueur de sa connaissance (un pote, un collègue, son patron, sa mère, peu importe !)

Quelle pied, n'est ce pas ! Faire des rencontres ou pas, comme ça, facilement, sans pression aucune, sans virtualité, sans autre objectif que de profiter chacun de la présence des autres, sans plus.

Le retour à l'humanité.

Alors ?...