Y'a des jours comme ça, la sonnerie du réveil a à peine commencé à vous vriller les tympans, et vous savez déjà que le fait de ne pas être un mammifère hibernant va vous coûter cher !
Aujourd'hui fut pour moi de ces jours là.

Malgré tout, parmi un réveil du pied gauche, un manque viscéral de câlin, un cauchemar, une prise de tête au réveil, un raté au rasage, 1 heure et demi de bouchons, quelques couteaux dans le dos, de multiples engueulades professionnelles, un dentiste sadique, une fuite de lave-linge, une concierge relou, un chauffage inexistant, un radiateur impossible à purger, j'en passe et des meilleurs, (ouf),... j'ai fini par entrevoir, enfin, l'occasion défoulo-jubilatoire de la journée !

Au détour d'une rue de mon cher (et cher) quartier ; là, juste au coin, à l'emplacement de l'ancienne boutique hyper-glauque de déguisements importables, je tombe en arrêt devant LE magasin de fringues providentiel !

Le magasin à la vue duquel je ne peux que piler (au frein à main) et me (mal) garer (en double file sans warning), pour me précipiter sur une des petites étudiantes propsurelle qui en sort l'air péteusement hautain, et lui adresser la défoulissime déclamation :
"Salut, excuse-moi, je dois dire que je t'ai remarqué... sortant de la boutique, là... et... je voulais juste te dire que je le trouve vraiment super ce petit tee-shirt que tu as choisi... ... KONASS !"

AAAAhhh-Aaah... Fichtre, diantre, que c'est bon... cette insolente ponctuation finale, lancée en toute impunité à la face de parfaits inconnus qui s'enfuient agacées et pathétiquement drapés dans le miteux manteau de leur soupir de mépris.
Miam, slurp, burp, je jubile !

C'est bon, c'est trop bon. Merci, grand merci, immeeeense merci donc à cette boutique !

Cher lecteur, je t'invite à participer à ce grand défouloir ! N'hésites pas, si tu as l'occasion de passer par Paris et son un-peu-moins-bien-fréquenté-maintenant quinzième arrondissement, vas-y de ta petite réplique préparée :
"Ooooh, c'est magnifique ici... KONASS !"
N'oubliez pas vos références : "Bonjour Madame, je viens de la part de Khazâd, jeter un oeil sur cette charmante échoppe :... KONASS !"
Avec une amie : "Oooh, regarde, il est trop bien ce tee-shirt... KONASS !"
Plus insidieux : "Regarde toutes ces jolies chemises ! C'est rempli de KONASS ici !"
Versant dans une délicieuse ignominie, on peut même aller jusqu'au : "Ah, super cette chemise, je l'essaye ! J'adore enfiler une belle Konass."

Bon, je m'arrête là, avant d'aller trop loin, et préfère laisser libre cours à votre imagination.
Défoulez-vous dans mes commentaires si vous trouvez de sympathiques répliques. Tels que je vous connais, bande de chenapans, ça risque d'être fort joyeux ; et je suis certains que la boutique en question ne nous en tiendra pas rigueur. D'abord parce qu'on va leur amener leur premiers visiteurs, (réclamez une réduction 10%-Khazâd si vous y allez !) et aussi parce qu'ils n'ont sûrement pas choisi leur marque pour rester discrets ! Faut pas ma la faire !

A vot' bon coeur m'sieudames !


P.S. : Ah, évidemment, vous vous doutez bien que je n'ai pas vraiment abordé quelqu'un pour lui parler sur ce ton ! Ah non, pas de ça chez moi, on est éduqués ici, c'est pas mon genre...
Surtout devant une boutique...
...KONASS !