Je décortiquais il y a peu le déprimant désespoir qui envahit immanquablement cette écrasante majorité de gens de ma génération qui passent leur vie à ne pas faire de choix.
Pour ma part, j'ai (un peu douloureusement) appris la leçon il y'a quelques années de cela ; A peu de choses près à la période à laquelle naissait ce blog...
Aujourd'hui je sais, moi, que le pire choix d'une vie est invariablement celui qui consiste justement à ne pas faire de choix. Je ressens comme une évidence qu'il vaut mieux, à la pire des questions, donner une réponse tirée à pile ou face plutôt que de s'y casser la tête (et le reste) pendant des années, du coup perdues.

Evidemment, je me trompe, me gaufre, me plante encore comme une bouse. Heureusement ! Mais c'est tellement plus simple, tellement plus gratifiant même, d'assumer un plantage plutôt que de se terrer dans un immobilisme par trop prudent qui fini par assurer une mort lente de tout mouvement dans sa propre vie.
En clair, ruiner son temps et gâcher sa vie est d'une facilité déconcertante. Et la facilité reste la clef de voûte du mode de vie d'un nombre incroyable de gens.

Ceux-là, s'il m'agacent profondément et me laissent dépité au plus haut point, je ne les aime pas moins. Au contraire peut-être. Si je comprends parfaitement le discours énervé d'un Brel ou les mots assassins d'un Desproges, qui se défoulaient à longueur de temps sur cette littérale médiocrité ordinaire, je ne peux m'empêcher de ressentir, aussi, un certain attendrissement compatissant envers ces prisonniers d'eux-mêmes.

Peut-être parce que je me trouve parfois encore dans ces situations épuisantes... à m'être agaçant au point de me coller des baffes !
Peut-être parce que j'aime assez être celui qui donne les coups de pied aux fesses...
Peut-être parce que les coups que moi j'ai pu prendre ont de toute évidence manqué d'à propos...

Et c'est sûrement comme ça pour tous les autres...
Alors bon courage à ceux-là, car personne d'autre qu'eux mêmes ne les aidera. Dieu est une égoïste psychopathe et les hommes sont à son image ; point de salut de ce côté là.
Frappez fort et bon courage.